EL Abdi, fondateur du TAS
EL Abdi, fondateur du TAS
Feu Mohammed El Abdi, militant nationaliste de la première
heure, est le fondateur
de l’équipe du TAS. Un chantier laborieux dont Feu
Larbi Zaouli a su assurer dignement la consolidation.
Vers la fin des années
quarante, début des années cinquante, feu Mohammed El Abdi était l’un des grands
hommes que les carrières centrales ont produit. Ce dernier était fort par sa
personnalité, son dévouement et son abnégation. L’un des militants qui
dédaignait les difficultés et relevait les défis. D’aucuns se souviendraient de
la terrible guerre déclenchée entre El Abdi et un certain M. Rose que
l’administration sportive de l’époque avait délégué afin d’attirer les jeunes
des carrières centrales en les soudoyant et en tentant de les corrompre. Et
c’est ce processus qui avait déclenché ce duel infernal entre El Abdi et M. Rose
ou plus spécifiquement entre ce dernier et ce qu’on appelait à l’époque la ligue
libre représentée par feu Abdessalam Bennani et El Abdi. L’administration
coloniale qui dominait la ligue sportive de football n’autorisait les équipes
sportives marocaines à jouer qu’à travers des lois très xénophobes. Ce qui a
conduit les nationalistes à défier cette administration et à constituer la ligue
libre qui rassemblait toutes les équipes des quartiers populaires. En dépit de
toute cette lutte sportive acharnée, cette situation n’était qu’une simple image
du fond de l’adversité qu’a connue le Maroc à une lointaine contrée pendant la
laborieuse période coloniale. M. Rose, vaincu, avait fini par renoncer et
réintégrer son administration. La victoire finale était donc revenue en outre à
El Abdi et ses compagnons. En autre temps, celui-ci a constitué l’Ittihad Al
Bidaoui, qui a produit de grands joueurs à travers toutes les générations et
jusqu’à nos jours.
Lors du soulèvement qu’ont connu les carrières centrales
en 1952 et 1953, le domicile d’El Abdi est devenu un hôpital de fortune. Un lieu
de soins pour les blessés tout en servant d’abri discret pour les militants
nationalistes. En effet, le four qui se trouvait au rez-de-chaussée était devenu
un point de rencontre des membres de la résistance. Quant aux employés du four,
ils accomplissaient des missions des plus coriaces de l’époque. Cependant,
Mohamed El Abdi avait réussi sa lutte coloniale par conviction et était resté
sur ses dispositions naturelles même quand il avait intégré le corps des agents
d’autorité.
Il était tel qu’il était durant les années quarante, un vrai
nationaliste, intègre et modeste et adroit jusqu’à sa mort. Quant au sort de
l’équipe du TAS, elle fut remise entre les mains d’un autre nationaliste, Larbi
Zaouli, joueur, entraîneur et dirigeant. Celui-ci a dignement porté le flambeau.
Il a donné au TAS son cœur et son âme jusqu’à son dernier soupir. Ce qui aurait
certainement soulagé Feu Labdi. De nos jours, l’équipe du TAS évolue sous
l’égide d’une femme. Samira Zaouli est la première femme présidente d’un club de
football.
Même dans les pires situations de crise financière, l’équipe de Hay
Mohammadi poursuit
autant que faire se peut, son bonhomme de chemin dans
l’espoir de renouer un jour avec soin passé glorieux et son vaste public dévoué